La polygon de Boutovo
Sur la vielle chaussée de Varsovie aux confins de Moscou et de sa région il y a une descente de la grande route. La forchure est marquée par une croix-goloubets (une croix avec un petit toit). Près de cette croix pousse un vieux chêne, le patriarche local, qui a, à l’opinion des spécialistes, plus que trois cents ans. Il est possible, que c’est le seul témoin des événements qui seront décrits plus loin.
La chaussée va à travers la chaînaie. Tout près des quartiers résidentiels de Jougnojé Boutovo est située cette oasis – un silencieux coin de la région de Moscou. Il semble, que ce coin est destiné par la nature-même aux premenades solitaires et méditations. Mais voilà que le bois devient plus clair. Au loin on peut voir la haute palissade de bois avec le fil de fer barbellé, tendu au-dessus. Autrefois il y avait là le secteur secret de NKVD[1] avec une barrière oscillante et des sentinelles. Pour y entrer, on devait avoir un laissez-passer. Et aujourd’hui…
On peut entendre le tentement de cloches, qui invite les pèlerins à la prière, le chant éloigné d’église. Nous allons plus loin. Comme d’ordinaire le chemin mène à une église. C’est une église particulière. Elle est consacrée aux Saints nouveaux-martyrs et confesseurs de la Russie à Boutovo.
Boutovo c’était le nom du petit village situé à 18 verstes sur la vielle route de Varsovie au sud de Moscou.
Le nom de Boutovo vient du mot «boute» (mœllon). C’est ainsi qu’on appelait la petite pierre de construction, qui, selon les documents des archives, était extrait dans ces parages. Peut-être c’était des travailleurs, qui extraient les pierres dans les carrières, avaient fondu ce petit village le long du chemain à Serpoukhov. Trois foyers seulement existaient à Boutovo à la fin du XVII siècle. La locomotive à vapeur allait de Moscou jusqu’à la petite station «Boutovo» une heure et demie. A la fin du XIX - commencement du XX siècle aux environs de cette petite station il y avait des proprietés des hommes connus. Ici habitaient le prince P.D. Volkonskij, le comte S.D. Chérémétev, le fils de la protectatrice et amie de P.I. Tchaïkovski – N.K.fon Mekk, le propriétaire des pharmacies V.K. Ferrein, A.M. Katkov, le producteur de meilleurs fromages en Russie N.I. Blandov.
Plus tard on applait aussi Boutovo la vielle propriété Drojjino,qui se trouvait tout près, où au
millieu du XX siècle fonctionnait le secteur spécial de NKVD «La polygon de Boutovo». |
Le premier propriétaire, qui avait donné son nom à ce pays, était Andréj Drojjine. Avec Andréj Viasémskij et Mikhaïl Glinskij il quitta le service au grand-duché Pologne-Lituanie et se dévoua au service chez le grand-duc de Moscou Vassilij III.
Plus tard à la haute rive gauche de la rivière Izvodnia( ou Gvozdnia, à présent Gvozdianka) on construit une église au nom de Saints Kosma et Damian, indifférents au gain. Depuis ce village reçut le nom de «Kosmodamianskojé, Drojjino aussi».
Sous le souverain Ivan le Terrible le propriétaire de ce pays était le boyard Fiodor Mikhajlovitch Drojjine; il devient la première victime dans l’histoire de ce village. En 1588 il fut mis à la mort par les opritchniks.
Avec le commencement de la révolte Kosmodamianskojé était complétement saccagé. Un peu plus tard qu’un siècle après la mort de Fiodor Mikhajlovitch passèrent – et voilà il n’y a ni village, ni église. Dans les livres d’église du district de Moscou pour 1688 il n’y avait que «la terre de l’église sur le terrain inculte». Il est même inconnu, «quand et à quelle occasion l’église au nom de Kosma et Damian fut supprimée» (les documents du livre patrimonial de Moscou).
Il existe une légende, que les habitants du lieu racontaient de bouche en bouche: l’église, qui se trouvait derrière le village, se retira sous la terre et «jusqu’à la grande guerre nationale on pouvait voir un assez vaste creu à sa place». Et à présent un champ est là. Tout est aplani. Un habitant de lieu et poète du village V. Ermolov explique cette légende par les certaines particularités du sol.
Et qui ne possédait cette terre pendant des siècles suivants! De familles connues on peut nommer les princes Chakhovskoj (la deuxième moitié du XVII siècle) et le tsarévitch géorgien Bagrate Guéorguiévitch, le fils du dernier tsar Guéorguij VIII (1789 – commencement des années 10 du XIX siècle).
En 1890 la propriété possédait le marchand de la première guilde et le citoyen d’honneur Nikolaj Makarovitch Soloviov, qui une année plus tôt avait fondu ici un haras. Le nouveau propriétaire du haras élevait de préférence frotteurs de race Orlov, qui se distingaient par un extérieur élégant et une allure vive. C’était parfaitement pour le mouvement du cheval à une voiture, qui était au moment le principal moyen de transport. Mais dans son exploitation il y avait des frotteurs, qui Nikolaj Makarovitch élevait pour les cour à l’hippodrome. En 1893 il était déjà membre actif de la Société Impériale de Moscou pour la stimulation de l’élevage des chevaux. Sa photographie était placée dans un album, qui était publié en l’honneur de la 75-ème anniversaire de la Société. Depuis 1895 il est membre de la société analogue de Saint-Pétersbourg. Dans les calandriers, qui contenaient les rapports de prix mis en loterie, le nom de N.M. Soloviov figurait toujours au milieu de la liste étendue des lots.
Depuis la fin de 1911 le nouveau propriétaire du haras devient le représentant de la famille des marchants-manifacturiers Ivan Ivanovitch Zimine. En août 1915 la fille de Nikolaj Makarovitch après la mort de sa mère vendit à Zimine la propriété-même avec les dettes en souffrance.
Les Zimines sortaient des serfs des propriétaires fonciers Rumines, originaires du village Zouévo du district de Bogorodsk du gouvernement de Moscou. Le bisaïeul d’Ivan Ivanovitch Sémion Grigoriévitch commença à domicile le métier textile. Son fils Nikita Sémionovitch se racheta et devint affranchi. Il était un excellent travalleur et fit sa fortune. En 1864 il bâtit au village natal un filature-tissage. Le fils de Nikita Sémionovitch Ivan Nikititch encore du vivant de son père pour sa grande fierté fut 1884 le fondateur de la «Société des manifactures des Zimines à Zouévo». Il reconstruisit l’ancienne fabrique et à 12 km de Zouévo, au village Drézna, bâtit une nouvelle fabrique, autour de laquelle s’éleva toute une petite ville de fabrique avec des maisons exemplaires pour les ouvriers et employers, un hôpitale, un asile de viellards, un jardin d’enfants, des magasins, un réfectoire et autres services. Par respect pour son père Ivan Nikititch fit le projet de la fabrique en forme des lettres russes Н.З. (Никита Зимин). Après lui à la tête de la Société des manifactures était son fils aîné Léontij Ivanovitch (1849 – 1913). Son frère Grigorij Ivanovitch (1854 – 1918) et sa femme Ludmila Vicolovna (née Morosov) construisirent à Moscou une église de vieux croyants dans la Tokmakov ruelle près de la gare Kourskij. Les Zimines étaient vieux croyants sans prêtre ortodoxe de l’orientation de Fédosséév. C’est de leur argent en grande partie existait l’église au cimetière Préobragenskojé à Moscou. Là se trouvait la nécropole des Zimines – deux grands terrains.
Après la mort de Léontij Ivanovitch le poste du chef de la Société des Zimines reçut Ivan Ivanovitch – le nouveau propriétaire du haras de Soloviov. Le quatrième des frères Zimines – Serguéj Ivanovitch, en continuant les traditions de l’activité de bienfaisance des marchants russes, devint propriétaire et entrepreneur d’opéra privé. Ses frères ne se resignèrent pas du premier coup avec un pareil usage de la fortune des Zimines. Ils voulurent même mettre en tutelle cet amateur de la musique. La mère seul le retint dans sa passion pour le théâtre. (Evdokija Savvatéevna Zimina – 1845-1926 – jouissait d’une grande considération dans la famille et était même le membre du Conseil des directeurs de la Société des Zimines à Pétersbourg). A présent on ne peut pas s’imaginer la vie culturelle de Moscou au commencement du XX siècle sans l’opéra privé de Zimine.
Tous les Zimines étaient citoyents héréditaires d’honneur et l’un d’eux pour la participation heroïque dans la Première guerre mondiale fut décoré par la Croix de Saint Guéorgij du quatrième grade et anobli. Le titre de noblesse avait le dernier intendant du haras et le propriétaire de fait de Boutovo[2] Ivan Léontiévitch Zimine.
Un peu de temps il travaillait au théâtre chez son autre oncle S.I.Zimine en qualité d’administrateur. Ici il fit la connaissance avec sa deuxième femme, la cantatrice d’opéra connue Sofia Ivanovna Drouziakina (née Mentsel). Un peu plus tard tous les deux avec leurs trois enfants adoptifs déménagèrent à Boutovo.
A l’opinion des contanporains la cantatrice S.I.Drouziakina «possaidait un sens musical admirable et un talent dramatique». Sa soprano lyrico-dramatique d’un joli timbre et diapason large résonnait sur les scènes des meilleurs théâtres d’opéra: à Kiev, Kharkov, Moscou, Pétersbourg. Plus qu’une fois elle chantait avec F.I.Chaliapine. Ses partenaires étaient aussi N.Figner, artistes en tournée M.Batistini, M.Galvani et autres célébrités. Son meilleur rôle, à l’avis des Moscovites, était la partie de Tatiana dans l’opéra de P.I.Tchajkovski «Eugène Onéguine». Elle chantait aussi chez S.I.Zimine.
Du temps d’Ivan Léontiévitch tout dans la propriété parlait de son affection pour les chevaux. Dans son cabinet de travail il y avait beaucoup de toils et d’images, représentants des chevaux. Ces sujet-là étaient sur la vaisselle de table. Même la garniture d’ancre sur la table de travail d’Ivan Léontiévitch était consacré à ses favoris: les couvercles basculants de la garniture étaient en forme de la tête de cheval. Et devant la porte de l’écurie au milieu du parterre sur le haut piédestal était exposée une tête de cheval en fonte. On fit cet honneur au cheval métis[3] bai, plus qu’une fois vainqueur des cours à Moscou et à Saint-Pétersbourg, plus tard l’étalon au nom d’Antonij. Son père Alvine-le-jeune venait du haras d’Elan (le gouvernement de Saratov), et ses enfants (Bryss, Abrek, Aïr, Alimente, Artiste, Ratmira) et descendants (Step Chirokaja, Létoutchij Gollandets et autres) vaincurent plusieures fois aux cours. En 1922 Bryss vaincut le prix principal sportif Derbi pour les chevaux, et en 1939 le même prix remporta le petit-fils d’Antonij Létoutchij Gollandets.
La révolte de 1917 n’exerça pas tout de suite d’influence sur la vie des habitants de Boutovo. Seulement en 1918 la propriété d’Ivan Ivanovitch, comme tous les propriétés aux alentours, était nationalisée. Ivan Léontiévitch, qui n’avait jamais de propriété personnelle et qui travaillait comme intendant chez son oncle, fut laissé à Boutovo et occupa le même poste que jadis – le poste d’intendant du haras. Il semblait que pendant les premières années du pouvoir des Soviets tout allait comme d’habitude. Le haras Kaménev et depuis 1928 le troixième haras de Moscou était dans la dizaine des meilleurs dans le pays.
Mais vers les années trente beaucoup de chose commença à changer. La dépossession des koulaks devint un fait ordinaire. C’était le tour d’Ivan Léontiévitch. On l’accusa de ne pas s’affermir dans les position d’«économie socialiste». On fixa la date de la révision et les grandes violations de comptabilité furent découvertes. Zimine fut destitué et nommé à un autre emploi à MOZO[4]. Il fit évacué et la maison, où il habitait, était avec retard nationalisée et expropriée.
Après la destination d’Ivan Léontiévitch le haras fut licencié. On transfera quelques chevaux au Premier haras de Moscou, situé au village Ouspénskojé près de Zvenigorod. La postérité du célèbre Antonij on rendit au haras d’Elan. Sur le territoire du haras de Boutovo on organisa un dépôt d’entraînement pour le dressage des chevaux de la cavalerie et l’instructions des soldats de l’Armée Rouge. Dans les archives on n’a pas pu encore trouver les documents, qui disent exactement, quand le territoire de Boutovo est entré en possession d’OGPOu[5]. Peut-être cela arriva dès les premières années de l’existence du pouvoir soviétique ou au commencement des années trente. De temps en temps arrivait un fondé de pouvoir et s’appropriait les chevaux qui lui plaisaient. Outre cela les autorités locales prenaient les chevaux de race pour les utiliser pendant les travaux agricoles. Les aborigènes racontaient, que dans l’ancien haras de S.I.Zimine il y avait le cheval de S.M.Boudionyj, qui pendant la guerre civile avait porté son maître de la bataille, mais était blessé et avait commencé à boiter. A la demande de Boudionyj le cheval honorable fut envoyé à Boutovo et on la soignait avec honneur.
Le 12 mars 1935 Ivan Léontiévitch mourut à Moscou sur les bras de sa fille.
Pendant ce temps les transformations graves avaient lieu à Boutovo. On liquida l’équipement de l’haras «trendépôt». Les 140 ouvriers , qui y travaillaient et habitaient, étaient évacués (1934). Maintenant cette localité possédait le département de la Sécurité d’Etat, aussi bien que l’ancien cloître de Sainte Ekathérina et l’énorme sovkhoze «Kommounarka».
Bientôt les chemins et les sentiers, par lesquelles les aborigènes dès l’enfance allaient chercher des champignons et des bais, furent barrés par le fil de fer barbellé. Deux postes avec des barrières oscillantes et des sentinelles apparurent: une – à une descente de la vieille chaussée de Varsovie près du village Gorodajka, une autre – au fond du bois en face du bâtiment de l’ancien bureau des Zimines. Maintenant c’était la commandature de NKVD. Plus tard encore un poste apparut du côté du village Bobrovo. Les aborigènes apprenèrent, que sur le territoire barré, étendu de presque 2 kilomètres carrés, on va organiser une polygon de tireurs. Et bien, la polygon c’est la polygon! Personne ne s’étonna. Maintenant nous savons que s’est ainsi qu’on préparait les habitants aux exécutions en masse. Peut-être au commencement il y avait ici en réalité un tir d’exercice et les petites unités de NKVD étaient amenées là-bas. Ou peut-être c’était déjà des premières fusillades de 1935-1936. Les collaborateurs de NKVD-même disent que sur la polygon il n’y avait quelquefois ni tir d’exercice ni essai d’arme à feu. Il n’y avait là ni unités de soldats, ni casernes, si nécessaires en ce cas. Cependant le territoire de la polygon était gardé et sauf les collaborateurs de NKVD personne ne pouvait y pénétrer.
Les fusillades extraordinaires de 1937-1938 étaient, comme on sait, le résultat de la résolution du Bureau politique du Parti communiste de l’Union (bolcheviste), daté du 2 juillet 1937, où il s’agissait des répressions des groupes entiers de la population sur une grande échelle. En exécution de cette résolution apparut l’ordre opérationnel «connu» №00447 daté du 30 juillet et signé par Ejov, selon lequel «des anciens koulaks, des criminels et autres éléments antisoviétiques devaient être frappés d’une sanction». Comme «autres éléments antisoviétiques» on comprenait «membres des partis antisoviétiques, anciens gardes-blancs, gendarmes, fonctionnaires de la Russie tsariste, punisseurs, bandits et leurs complices, reémigrants» et aussi «militants de sectateurs, ecclésiastiques et gens d’église et autres, qui étaient aux arrêts, prisons, camps, colonies de travail».
Les «éléments antisoviétiques» se divisaient en deux catégories. A la première appartenaient «tous les éléments les plus ennemis des éléments dénombrés». Ils devaient «être mis aux arrêts immédiatement et après l’étude de leurs dossiers par les “toïkas”[6] fusillés». A la deuxième catégorie se rapportaient «les éléments moin actifs, mais tout de même ennemis». Ils attendaient des arrêts et l’incarcération aux camps pour 8-10 ans. D’après les chiffres de contrôle, présentés par les chefs des administrations de NKVD des territoires et des régions, on reçut du Centre un plan pour les deux catégories des gens frappés d’une repression. Le plan primordial pour Moscou et sa région présentait 5000 personnes pour la première catégorie et 30 000 pour la deuxième.
Dans l’interprétation de l’ordre Ejov écrivit: «Si pendant cette opération seraient fusillés un mille d’homme de trop, ça ne fait rien».
On supposa de réaliser cette opération extraordinaire des répressions en quatre mois. (Plus tard elle fut prolongée encore deux fois).
Le commandant intérieur du service économique de l’administration de NKVD le capitaine A.V.Sadovskij raconta dans les années 90 des exécutions sur la polygon de Boutovo. Il était responsable de mise des arrêts à exécution sur le territoire de Moscou et de sa région, y comprit la polygon de Boutovo, à partir du janvier jusqu’à l’octobre 1937.
Des fourgons automobiles pour les détenus, où se trouvaient environ 50 personnes, arrivaient vers la polygon du côté du bois à peu près à 1-2 heures de la nuit. A ce temps il n’y avait pas là de palisade et la zone était entourée de barbellés. Là, où les fourgons s’arrêtaient, se trouvaient des tours de guet pour les gardiens et des projecteurs fixés sur les arbres. Non loin on pouvait voir deux bâtiments: une petite maison en pierre et une autre – une très longue, d’une longueur à peu près de 80 mètres, baraque en bois. On conduisait les détenus dans la baraque pour soi-disant «travaux sanitaires». Directement avant la fusillade on prononçait la sentence et vérifiait les données. On faisait cela très soigneusement. Cette procédure durait parfois pendant beaucoup d’heures. Les exécuteurs se trouvaient à ce moment tout près complètement isolés dans la maison en pierre.
Les condamnés quittaient la baraque un à un. Alors apparaissaient les exécuteurs, qui les recevaient et conduisaient – chaqun sa victime – au fond de la polygon à la direction d’un fossé. On tirait au bout du fossé sur les nuques, presqu’à bout portant. On jetaient les corps des exécutés dans le fossé, en couvrant le fond d’une tranchée profonde. Le «nettoyage» des corps faisaient les collaborateurs de NKVD, qui étaient spécialement choisis pour cela.
Pendant une journée on fusillait rarement moins que 100 personnes. Parfois c’était 300, 400 et même plus que 500 personnes. Par exemple, le 8 décembre 1937 furent fusillées 474, le 17 et le 28 février 1938 – conformément 502 et 562 personnes[7]. Les exécuteurs employaient les armes personnelles, le plus souvant obtenues pendant la guerre civile. D’habitude c’était le pistolet système Nagan, qu’ils considéraient comme le plus bien ajusté et commode et qui fonctionnait sans ratés. Les fusillades devaient être réalisées en présence d’un médecin et d’un procureur. Mais, comme nous le savons des témoignages des exécuteurs eux-même, on ne gardait pas toujours cet usage. Aux jour des fusillades les exécuteurs recevaient un seau de la vodka et on pouvait en puisir à volonté. (Et comment pouvait-on accomplir ce travail sans se frapper par les spiritueux?!) A côté se trouvait encore un seau plein d’eau de Cologne. Après les fusillades on se rinçait avec l’eau de Cologne, parce que les fusilleurs répandaient de loin une odeur infecte du sang et de la poudre. Comme disaient ils-même, «les chiens se jettaient de côté, quand ils les sentaient».
Les fusilleurs allaient ensuite à la commandature, où ils remplissaient à la main les papiers. A la fin des actes de l’exécution des sentences ils apposaient leurs signatures. Après tous les formalités nécessaires chacun avait le droit à diner, après quoi les exécuteurs, ivres comme des grives, étaient emmenés à Moscou. Vers le soir l’un des aborigènes apparaissait sur le lieu de l’exécution; il mettait en marche le bouldozer, qui se trouvait sur la polygon pour ce cas, et soupoudrait les cadavres avec une mince couche de terre. Et le jour suivant les exécutions se répétaient de nouveau.
D’abord on enterrait les fusillés dans les petites fosses tombales, mais à partir de l’août 1937 les exécutions à Boutovo étaient sur une large échelle et on fut obligé de changer la «technologie» de fusillades et d’inhumations. On livra à Boutovo un puissant excavateur du type «Komsomolèts» destiné à creuser des canaux de navigation. A l’aide de cet excavateur on creusait des fossés énormes d’une longueur de centaines mètres, de trois – cinq mètres de largeur et de 3,5 mètres de profondeur.
Il y avait sur la polygon de Boutovo 13 pareilles fossés. Selon certaines informations dans ces fossés furent enterrés 20 760 personnes. Ce qui frappe au premier abord, c’est le grand nombre des gens russes ordinaires parmi les fusillés.. Pourtant le processus des exécutions commença par les fusillades des représentants des nations différentes, qui furent exécutés de l’espionage; les suivirent les «anciens» et le clergé et les gens d’église, qui furent accusés de la propagande antisoviétique. La troisième vague de ces «épurations» conserna aussi les invalides (à cause de l’incapacité de travail on refusait les entretenir aux prisons et recevoir dans les camps).
Il est étonnant, que les délais, qui étaient nécessaires pour les écritures, ne duraient pas longtemps. Il arrivait souvent que d’une arrestation jusqu’à une fusillade ne passaient que 2 jours (3 dossiers d’instruction); ou 5-6 jours (16 dossiers); ou bien 7-8 jours (118 dossiers déjà)… On effectuait une enquête d’accusation de la propagande antisoviétique très vite, un peu plus longtemps – des «actions ou d’état d’esprit terroriste (nationaliste) de diversion». Les dossiers sur «l’espionage» ne duraient pas si vite: on déterminait des «résidants», verifiait des «mots d’ordre», des «lieux des réunions». Ces accusés étaient tourmentés quelques mois, parfois même toute l’année.
Dans la plupart des cas les fusillés étaient sans-partis (80-85%). Près de la moitié avaient une instruction primaire. En un mot, ces gens-là étaient loin de la politique. Sur la polygon on fusillait des garçons de 15-16 ans, ainsi que les viellards de 80 ans. Les localités entières devenaient vides: dans les fossés de Boutovo se trouvent de 10-30 à 40 personnes d’un village ou d’un bourg.
Le plus souvent on exterminait les représentants du sexe masculin: 19 903 hommes et 858 femmes furent fusillés à Boutovo. Les paysans illettrés et sachant à peine lire et écrire, qui au lieu de signer des procès-verbaux mettaient un signe (une petite croix), étaient accusés du «trotskisme» et de «l’activité contre-révolutionnaire et terroriste». Et ils ne savaient même pas ces mots! Il ne comprenaient pas, pourquoi on les avait arêtés et où on les transportait. Peut-être quelques-uns d’entre eux mouraient sans comprendre ce qui se passait.
Les prétextes aux arrêstations étaient parfois ridicules.
La faute des certains exécutés consistait en conservation d’une copie de la poésie de S.Jessénine, qui était contre le poète-favorit des dirigents Démian Bednyj (la «propagande antisoviétique»); ou bien du livre de Serguéj Nilous «Sur les rive de la rivière divine» (le «nationalisme, l’antisémitisme et l’obscurantisme d’église»!) Ou bien, Dieu en garde, quelqu’un avait caché le portrait du dernier tsar («acte de sabotage, dispositions monarchistes»!) Certains gens se trouvèrent à Boutovo pour les plaisanteries innocentes (parfois même rimés) adressées à l’aviateur Vodopianov. On ne sait pas pourquoi c’était aussi impardonnable. Sur la polygon se trouva un ouvrier, compositeur de la Première imprimerie modèle, qui par mégarde composa dans le journal imprimé «Pravda des specialistes typographes» au lieu de «les canailles trotskistes» - «les canalles soviétiques». Lui et la femme correcteur, ils payèrent cela de leurs vies. A Boutovo finit son existence un des militants du comité de district du parti qui pendant la manifestation, se trouvant en rage, cria de toute sa forse: «Vive Hitler!» au lieu de «Vive Staline!» (Bien sûr qu’on mit la main sur lui et l’emmena où il fallut. Plus tard il avait beau se justifier et dire que cela était arrivé «par hasard, qu’on ne sait pas comment»; personne ne le crut). Quelques-uns se trouvèrent aux fossés de Boutovo, parce que leur pauvre petite chamber dans le logement communautaire plut à son voisin ou à sa femme. (Des bons appertements après l’arrestation des habitants étaient destinés aux hommes sérieux. En règle c’étaient les collaborateurs de NKVD, bien que c’étaient toujours eux, qui recevaient les chambres dans les logements communautaires. On peut en donner beaucoup d’exemples…)
Et qui ne se trouve dans les fossés de Boutovo! Des miliciens et des professeurs, médecins et juristes, sapeurs-pompiers, touristes et collaborateurs de NKVD, aviateurs, militaires, criminels les plus ordinaires et bien sûr des «anciens» - des nobles, des officiers de l’armée tsariste. A Boutovo furent victimes beaucoup de musiciens: compositeurs, chanteurs, pianistes, violonistes. Il y a des acteurs des théâtres dramatiques, des artistes du cirque; il y a même un artiste de variété. Mais la majorité des hommes de la culture ce sont des peintres – à peu près une centaine. Parmi les perdus il y avait des peintres des différents courents: d’avant-garde et de réalisme socialiste. Il y avait des peintres à huile, des dessinateurs, des sculpteurs, des miniaturistes et des peintres d’art grafique, des peintres d’icônes, des modélistes, des peintres sur les étoffes et sur la vaisselles.
Parmi les peintres, fusillés à Boutovo, il y a des peintres, les œvres de lesquels font la gloire de l’art russe. C’est avant tout Alexandre Drévine, les ouvrages de qui, sauvés miraculesement de la confiscation, se trouvent à présent dans l’exposition constante de la Galerie Trétiakov et dans les meilleures sales d’expositions du monde entier. Le destin des œvres de l’autre peintre excellent Roman Sémachkévitch était aussi tragique que le destin de l’auteur lui-même. 300 peintures environ, préparés pour une exposition personnelle, étaient confisquées pendant une perquisition. Peu de peintures conservées de R. Sémachkévitch se trouvent aussi dans le Galerie Trétiakov et voyagent avec les expositions par le monde. Le nom du peintre à huil, dessiner, projecteur, le fondateur du placard photographique soviétique Goustav Kloutsis est universellement connu parmi les professionnels.
Une place particulière sur la liste des peintres perdus occupe Vladimir Timirèv. Il avait 23 ans et était le fils du contre-amiral S.N.Timirèv et le beau-fils de l’autre amiral et ancien «Régent souverain de la Russie» A.V.Koltchak. Il laissa seulement des aquarelles, pleines de lumière et d’air, représentant des navires allant par mer. Ses aquarelles étaient pleines de paix et de joix de la vie, qui n’est troublée de rien. Plus que 100 aquarelles de V.Timirèv se trouvent dans les musées de Moscou, Pénza, Noukous et autres villes.
Le peintre à huile et d’icône Vladimir Alexéévitch Komarovskij, le comt d’origine, était parent de plusieurs familles de noblesse connues. Il avait dépeint quelques églises, créa des belles icônes, qui étonnaient les gens par la force de l’influence réligieuse et un naturel extraordinaire élevé. V.A.Komarovskij était non seulement peintre, mais aussi théoricien de l’icônographie, fondateur de la société et du journal «Icône russe». Il était préoccupé de la propagation des connaissances de l’art vieux russe et de l’éducation du bon goût dans la décoration icônographique de l’église – dans «la beauté d’office divine». Le peintre fut arrêté cinq fois. Enfin, après la cinquième arrestation, il fut condamné à mort. Il fut fusillé à Boutovo le 5 novembre 1937.
Le premier aide de V.A.Komarovskij dans tous les travaux était son cousin et son camarade aîné le comte Jurij Alexandrovitch Olsufièv, qui se donnait beaucoup de peine pour découvrir et rendre célèbre l’art de l’ancienne Russie. J.A. Olsoufièv fut fusillé sur la polygon de Boutovo le 13 mars 1938.
A Boutovo fut fusillé le maître émérite d’alpinisme, le président de la section d’alpinisme près le VTsSPS[8] V.L.Séménovskij (il était connu par des géographes, topographes et alpinistes étrangers et du pays; son nom porte le plus beau pic dans les montagnes de Tian-Chan). Le héros de la guerre civile, ingénieur du premier rang A.I.Glantsberg était un des premiers organisateurs d’alpinisme d’armée, qui se répendit largement dans les années trente; par la résolution de la «dvoïka»[9] il était aussi fusillé à Boutovo. Presque tous les alpinistes étaient des gens très instruits et des bons spécialistes dans leurs professions. Ainsi à Boutovo fut fusillé le gentilhomme héréditaire, le fils du général tsariste et le premier savant-explorateur de l’Afrique dans le pays, alpiniste de classe supérieur G.E.Guerngross.
A Boutovo se trouve la déprouille mortelle de l’arrière-petit-fils et en même temps parent de Toukhatchévskij professeur du chant d’église N.M.Khitrovo-Kramskoj; et d’arrière-petite-fille de M.E.Saltykov-Stchédrine – T.N.Gladyrévskaja, comme aussi les restes du membres de l’expédition de O.J.Schmidt, Tchèque de nationalité, I.V.Brézine. A une heure méchante se trouva à notre pays originaire de Venise Italien Antonio-Brouno Ségalino, qui travallait avec le général Nobel dans le bureau d’étude des ballons dirigeables. (Sur la polygon furent enterrés quelques constructeurs de dirigeables!) Ici furent fusillés quelques aviateurs, parmi lesquels un des premiers aviateurs russes – Nikolaj Nikolajévitch Danilevskij et autres; fondateurs de l’aviation russe les colonels L.K.Vologodtsèv, P.I.Anikine-Obrezkov; l’aviateur de l’aviation navale, qui faisait alors les premiers pas, O.S.Biltchenko.
Parmi les fusillés sur la polygon de Boutovo il y a beaucoup de personnages éminants du passé: le president de la douma d’Etat de la deuxième convocation Fjodor Alexandrovitch Golovine, le comt B.V.Rostoptchine (avant l’arrestation professeur du Fonds littéraire), le lieutenant de l’armée tsariste le prince L.A.Chakhovskoj. Ici gisent le sous-secrétaire d’Etat du ministre de l’Intérieur du gouvernement provisoire de 1917 Stchepkine. Parmi les femmes, fusillées à Boutovo nous voyons la femme du Chef de la Garde du tsar et la maîtresse des enfants de Nikolaj II à Tobolsk et Ekathérïnbourg – K.M.Kobylïnskaja; N.V.Nikitina – la princesse d’origine Votbolskaja. Tous les dénombrés furent fusillés à Boutovo au décembre 1937.
Enfin nous trouvons sur la liste des victimes le nom du gouverneur de Moscou et sous secrétaire du ministre de l’Intérieur chef du corps de gendarmes Vladimir Fjodorovitch Djounkovskij. C’était un des plus galants et remarquables hommes de Moscou et de Saint-Pétersbourg du commencement du XX siècle. Il était fondateur et depuis 1905 président du patronage de la tempérance du peuples à Moscou. Auprès du patronage on ouvrit à Moscou des premiers cliniques narcologiques pour les alcooliques et pour le loisir des pauvres – des bibliothèques, des salles de lecture, des maisons des représentations de bienfaisance avec des meilleurs acteurs de Moscou. 1913-1914 V.F.Djounkovskij réalisa une réorganisation de la police. Il essayait de se débarasser des provocateurs et de la provocation comme telle, parsqu’il la considérait comme immorale. Le grand voyage de cette personnalité publique remarquable se termina le 16 février 1938 sur la polygon de Boutovo.
Outre les groups de la population dénombrées on fusilla à Boutovo beaucoup de travailleurs de transport et de commerce, de représentants d’administration des usines et des fabriques, des trusts etc., agronomes, savants, militaires. Dans les fossés de Boutovo gisent des artisants de talent, des ouvriers des ateliers différents et des sociétés cooperatives.
Dès années antérieures de la révolution les Moscovites préféraient les blanchisseries chinoises. Les Chinois habitaient en petites colonies, ils parlaient mal russe, en remplaçant les mots insuffisants par des souries et des saluts. Beaucoup d’eux étaient mariés avec des femmes russes. Les blanchisseurs chinois livraient le linge parfaitement lavé et repassé à domicile de leurs clients. 1937 les blanchisseries comme les entreprises privées furent liquidées. A Boutovo furent fusillés plus de 50 blanchisseurs chinois.
La supériorité numérique des fusillés à Boutovo présentent les détenus du «Dmitlag»(le camp de NKVD dans la région de Moscou près de la ville Dmitrov) – plus de 2 500 «soldats de l’armée du canal», qui travaillaient au «chantier du siècle» - la construction du canal «Moskova – Volga». Le «Dmitlag», comparé par son territoire avec un état moyen d’Europe, était vraiment un pays entier dans l’étendue vaste du GOuLAG[10]. Les détenus du «Dmitlag» étaient des ingénieurs de qualité supérieure comme aussi des savants universellement connus et des hommes d’art. Mais la majorité des prisonniers de «Dmitlag» présentaient des criminels de droit commun. Ils étaient utilisés aus travaux communs non qualifiés.
Outre les gens dénombrés, qui furent réhabilités à titre posthume, plus d’un quart de tous les fusillés à Boutovo (précisément 5 595 personnes) sont des criminels de droit commun et d’autres articles du Code pénal de RSFSF, qui d’après nos loix ne sont pas à se réhabiliter. A ces dossiers appartenaient les dossiers des personnes, acquittées à cause de l’absence du «corps du délit» et du «fait du crime».
On se pose une question presque insoluble: Répond l’inputation d’après l’article «politique» 58 toujours au vrai sens des choses? Et au contraire: Est le condamné à mort d’après un article criminel un vrai criminel?
On voit aux dossiers d’instruction, que parfois le récidiviste, qui terrorisait les détenus dans la cellule ou au camps, recevait l’accusation de la propagande antisoviétique. Les accusations des actions contre-révolutionnaires pouvaient être portées à un tapateur ordinaire ou à un paysan, qui mit à feu une grange à foin du président du kolkhoze, ou bien à un garçon, qui, par espièglerie, piqua le portrait de Staline sur les «partie du corps inconvenantes». L’article politique «58» recevaient parfois des habitués des postes de dégrisement («en état d’ivresse s’exprimaient à propos du leader») ou les visiteurs des brasseries (en présence des compagnons de bouteille «exprimaient la disposition des esprits terroristes de sabotage»). Ces gens-là et autres pareilles, condamnés d’après l’article 58, furent réhabilités 1989 – commencement des années 90 comme frappés d’une répression arbitrairement. Et au contraire. Les condamnés comme les éléments «dangereux» et «nocifs» pour la société, les gens «sans profession» et «à domicile instable», condamnés à mort pour la mendicité, le vagabondage et le plus souvent pour la violation de la régime de passeport, ne pouvaient pas être réhabilités. Et pourtant ce gens-là étaient le plus souvent victimes de la politique des bolchéviques et de l’arbitraire d’après la révolution dans le pays.
Bien sûr que sur la liste des non-réhabilités étaient des vrais criminels: voleurs «qualifiés», tueurs, cambrioleurs, pincés sur le fait ou trouvés au moyen des instructions perséverantes. Le passé criminel de quelques-uns ressemble à un roman policier: 10-15 condamnations dès la plus tendre jeunesse, 10-15 évasions – et il fallait pour cela scier des barreaux, creuser des sapes, changer d’habit avec les gardiens etc. Mais tels «héros» sont peu nombreux. La plupart des criminels furent fusillés pour des larcins, complètement non conforme à la peine capitale. On peut trouver des sentences de mort pour un vol des caoutchoucs, de deux miches de peine, d’un vélo, d’un accordéon, de certaine 20 sacs vides, de cinq morceaux de savon etc. Il arrivait que les querelles avec les voisins dans un logement communautaire finissaient à la dénonciation de l’une des côtés par les coups de fusil sur la polygon de Boutovo. Il y a des sentences de mort pour la spéculation. Cette catégorie de sentence avait, par exemble, un paysan, arrivé d’un village pour vendre sur la place de la gare des pommes de son jardin. Le destin des voleurs, faux monnayeurs, spéculateurs et chevaliers d’industrie partagèrent des tireuses de cartes et des prostituées. Le sort pareille subirent des Bohémiens et des Aïssors - cireurs des bottes dans la rue, descendants des Assyriens anciens.
Il n’y a pas d’assurence, que nous apprendrons les noms de tous les fusillés sur la polygon de Boutovo, même dans la periode du 8 août 1937 jusqu’au 19 octobre 1938, sans parler des années antérieures ou suivantes. Mais on peut dire avec toute responsabilité, que nous n’apprendrons jamais certains noms, parsqu’on a fait tout pour les cacher. Comme exemple on peut citer un document, découvert dans les archives OuFSB[11] de Saint-Pétersbourg, où on préscript «aux commendants de DPZ[12], ODPZ[13] et aux commendants de prison d’instruction seulement personnellement faire liquider toutes les traces du séjour du parvenu (le nom d’un parvenu) dans la prison (annuler les dossiers et les fiches de contrôl, les notes dans l’index alphabétique etc.)».
Une place particulière parmi les victimes occupent les enfants de l’Eglise orthodoxe russe – le clergé et les laïques, tués sur la polygon de Boutovo.
Pendant 15 mois incomplets y furent fusillées 935 personnes, le seul tort de lesquelles était la confession de la réligion orthodoxe.
«Qui écrira vos noms! Qui racontera à tout le monde ce que vous avez supporté?» - chante-on pendant l’office aux Saints nouveaux-martyrs et confesseurs de la Russie.
Les premières victimes de l’Eglise orthodoxe furent fusillées à Boutovo le 20 août 1937. La majorité des ecclésiastiques fut condamnées à mort en automne 1937 et en hiver 1937-1938. Au jour de l’icône de la Mère de Christe «Znaménijé», le 21 octobre 1937, furent fusillés 48 ecclésiastiques et laïques. Le 10 décembre de la même année un décès de martyr acceptèrent 49 prêtres – avec l’archivêque de Vladimir saint-martyr Nikolaj (Dobronravov) et le dernier gouverneur général du monastère de la Trinité Saint-Serge saint-martir Kronide (Lubimov) à la tête. Le 17 février 1938 furent fusillés 75 ecclésiastiques et moines, le 14 mars – 40 etc.
La place supérieure parmi la masse des ecclésiastiques, tués pour la réligion à Boutovo, occupent sept évêques: un métropolite, deux archevêques et quatre évêques. Avec eux sont fusillés beaucoup d’archimandrites, d’archiprêtres supérieurs des monastères, de prêtres, de diacres et de moines, de sacristains; ici sont fusillés près de 200 laïques: secretaires d’église, maîtres de chapelle, chantres, nettoyeuses des églises, gargiens. Parmi les ecclésiastiques fusillés prédominent des prêtres ordinaires de Moscou et de sa région.
C’est possible, qu’on n’a pas réussi à révéler les noms de tous les victimes. Pas toujours la cause de l’arrestation était fixée dans les dossiers d’instruction. Et le lieu de la dernière arrestation ne correspondait pas toujours à la vie précédente d’un détenu.
Aux détenus pour la réligion on portait une accusation sur l’article 58 du Code pénal de RSFSR, le plus souvant les points 10 et 11 («la propagande antisoviétique», «l’activité contre-révolutionnaire»). Mais les prétextes d’accusation pouvaient être différents: «la conservation de l’église et la propagande du monarchisme clandestin», «la non-dénonciation» (on savait du «pope évadé et ne dénonça pas»), «l’aide aux déportés», «l’abri pour le clergé à domicile instable». Très souvent les juges d’instruction, sans remarquer l’absurdité de la situation, écrivaient dans les actes d’accusation à l’adresse d’un certain prêtre: «…calomniait, que les églises se ferment et qu’on arrête le clergé…»
Le plus ancien archiprêtre, qui reçut la courone de martyr à Boutovo, c’était le saint-martyr Séraphime, le métropolite de Léningrade (dans la vie laïque Léonide Mikhajlovitch Tchitchagov), un homme des talents peu ordinaires et à connaissances variées, le combatant courageux , savant, historien, ecclésiastique, prédicateur, écrivain, peintre et musicien. En dehors des icônes, peintes par lui-même, «Les chroniques du monastère de Divéevo-Séraphime», l’ouvrage fondamental «Les conversations sur la médecine» et «Les journaux musicaux» il laissa des églises et des monastères restaurés. Ce sont l’église synodale de douze Apotres au Kremlin, l’église de Saint Nikolaj à l’Ancien Vagankovo, le monastère du Sauveur-Saint Efimij à Souzdal et le monastère de la Ressuscition à la Nouvelle Jérousalem. Il dépeinit lui-même l’église de Saint-Nikolaj.
Plus tôt, avant de l’adoption de la dignité ecclésiastique et du monachisme, il était 1887-1888 un combatant actif et historiographe des événements de la guerre russe-turque. Pour ses mérites civiques et militaires Léonide Mikhajlovitch fut honoré de 14 ordres et décorations étrangers et de la Russie.
D’après sa propre méthode, décrite dans «Les conversations sur la médecine» et fondue sur les caracthéristiques des plantes médicinales, il soigna avec un bon effet 20 000 malades.
Au cour de 40 ans de son service le métropolite Séraphime travallait en plusieurs lieux de la Russie: à Moscou, dans le monastère de la Trinité Saint-Serge, à Souzdal, Nouvelle Jérousalem, Soukhumi, Orel, Kichinev, Tver, Léningrad. Et à chaque lieu de son service, dans tous les diocèses, confiés à lui, il s’occupait de la restauration des églises détruites et de la renaissance de la vie sacrée du peuple. Le métropolite Sérahpime luttait intrépidement contre les troubles révolutionnaires, les sectes et les actes schismatiques de toutes sortes – pour la pureté de l’orthodoxie; il organisait la vie paroissiale d’église.
En déhors du service de l’archiprêtre il s’occupa de l’organisation de la glorification du vénérable Séraphime de Sarov. Une religieuse simple d’esprit de Divéévo, qui avait le contact personnel immédiat avec le vénérable de son vivant, transmit l’ordre du sage Séraphime à L.M.Tchitchagov. «Les chroniques», composées par lui-même, montrèrent à toute la Russie la grandeur des talents abondants du vénérable. Ayant achevé «Les chroniques», l’auteur digna une visite de remerciement du sage Séraphime, qui dit: «Demande-moi tout ce que tu veux pour ‘Les chroniques’». – «Seulement d’être toujours auprès de Vous», - répondit l’archimandrite Séraphime. Un peu plus tard il participa à la deuxième glorification de la Sainte digne grande-duchesse Anna Kachïnskaja.
Le 11 décembre 1937 le métropolite Séraphime fut fusillé sur la polygon de Boutovo, et le 23 février 1997, le premier des nouvaux-martyrs de Boutovo, il fut rangé parmi les Saints.
Le saint-martyr et l’évêque de Béjetsk Arkadij (Arkadij Iossifovitch Ostalskij) était native de Jitomir. Pendant la guerre civile il était prêtre de régiment, depuis 1917 archiprêtre de l’église à Jitomir. 1922 il fut arrêté et condamné à être fusillé, mais on remplaça la fusillade par l’internement au camps de concentration pour 10 ans. Après sa liberation il se fit moine. Au commencement de 1926 l’évêque Arkadij était quelques fois arrêté. Il était en prison sur les «Solovkis»[14]. Après sa libération au printemps 1937 il fut nommé archevêque de Bejetsk, mais il ne put pas arriver à sa destination. Il habitait clandestinement dans différents villes de la région de Moscou; 1937 il fut arrêté. L’archevêque Arkadij fut fusillé à Boutovo le 29 décembre 1937.
Dans sa hadiographie il y a beaucoup d’événements frappants. Par exemple, encore avant de se faire moine il organisa dans sa paroisse la confrérie au nom de Saint Nikolaj, qui portrait secours à tous les nécessiteux et malades, enterrait des morts, qui n’avaient pas de parents. Il stimulait les autres à aimer des pauvres et à être toujours prêts à se sacrifier. Et il montrait lui même l’exemple de ce sacrifice et de la non-capidité extrême. Ainsi ses proches, qui connaissaient, qu’il était dans la gêne et n’avait pas de moyens, laissèrent coudre pour lui une pelisse. Il la mit deux fois et tout à coup elle disparut. Il s’avera, qu’il la donna à une pauvre veuve, qui avait deux enfants malades de touberculose. Quand sa mère Sofia Pavlovna demanda où était disparue la pelisse, il répondit qu’elle se trouve à l’autel. Mais puis à l’église on s’intéressa aussi, où était la pelisse. Le père Arkadij en fut confus et répondit: «Elle est pendue où il faut». Un autre exemple. Un jour il quitta jitomir en bottes et arriva à Kiev déjà en laptis. Il s’avera que chemin faisant il rencontra un paysan pauvre et ils échangèrent de chaussures. Une autre fois le père Arkadij donna à un nécessiteux son pantalon et se trouva en linge de corps, et pour ne pas le montrer, il coudra sa tunique, pour que les pans ne s’ouvraient pas.
Le saint père n’avait presque aucuns effets personnels et rien de précieux. Dans sa chmbre il n’y avait presque pas de meubles. Une fois il se rappela un nécessiteux qui avait besoin de secours matériel. Il entra dans la chamber de sa mère et en voyant un tapis, pendu au mur, demanda avec précaution: «Est-ce que ce tapis appartient à nous?» - «A nous, mais pas à toi», - répondit Sofia Pavlovna, en comprenant qu’il voulait le donner à quelqu’un des nécissiteux.
Plus tard, pendant l’un des interrogatoires de 1928, quand on chercha à obtenir de lui une déposition contre un certain prêtre Alexandre, et l’évêque Arkadij refusa de les donner, un collaborateur de NKVD lui demanda: «Est-ce que vous refuser de donner le nom de famille et voulait cacher l’homme qui est militant antisoviétique?» Le saint père, qu’on appelait ‘Zlatooust’ (à bouche dorée) pour ses sermons inspirés et son don de la parole qui lui était propre, répondit en suivant les règles de la rhétorique greque: «Je ne veux pas dénoncer et je ne veux pas cacher, je laisse cette question au temps».
On peut mentionner aussi quelques noms des nouveaux-martyrs du milieu des prêtres paroissials. Les trois frères Agofonnikov – Nikolaj, Alexandre et Vassilij – étaient les fils du prêtre du diocèse de Viatka Vladimir Agafonnikov. Leur service de prêtre les trois frères commencèrent dans son pays natal, mais à cause des perquisitions constantes et des arrestations, auxquelles ils furent soumis au commencement de 1917, ils déménagèrent à la région de Moscou, où ils étaient inconnus. Dès la fin de 1920 ils célébraient l’office dans les paroisses de village des districts de Podolsk et de Mogeajsk. En automne 1937 on arrêta tous les trois et bientôt ils obtinrent le martyr: le père Alexandre fut fusillé le 14 octobre, le père Nikolaj – le 5 novembre, le père Vassilij – le 9 décembre. A présent tous les trois sont glorifiés par l’église orthodoxe de la Russie.
En étudiant les dossiers d’instruction des fusillés on est étonné des peines et du chagrin, qu’éprouvaient des ecclésiastiques de la part du pouvoir athéistique. Voilà par exemple le dossier d’accusation de l’évêque de Nignij Taguil le saint-martyr Nikita (le nom laïque Fiodor Pétrovitch Délektorskij). 1926 il fut arrêté deux fois et accusé «d’accomplir l’office divine sans patente» et de «prier pour la santé du Patriarche Tikhone». 1927 l’évêque Nikita célébrait l’office à Orékhovo-Zouévo, mais bientôt, à l’age de 51 ans, il fut mis à la retraite. Depuis ce temps-là il n’avait ni service, ni domicile stable. 1930 il fut arrêté à Moscou pour la troisième fois dans l’appartement de la «citoyenne Elisaveta», qui habitait Samotioka (une rue à Moscou) et donnait l’abri aux pèlerins et aux prêtres à domicile instable.
D’après le jugement de la «troïka» auprès d’OGPOu de la région de Moscou l’évêque Nikita fut condamné aux travaux correctionnels pour trois ans. 1930-1933 il faisait son temps aux grands travaux de Dnieprogèss[15], où il travallait comme valet d’écurie et gardien. Après sa liberation et jusqu’à sa dernière arrestation le saint père célébrait l’office de temps en temps clandestinement dans les églises d’Orékhovo-Zouévo. Depuis 1935 l’évêque Nikita était en recherche. Il vivait de la revente des déchets utilisables, qu’il cherchait n’importe où. 1936-1937, en cachant sa dignité et son nom, il passait les nuits dans les casernes chez le milicien Krasnov, qui était plein de sympathie inexpliquable pour ce viellard sans foyer. Le milicien le laissait coucher dans les casernes et parfois même l’invitait à un thé.
Le 18 octobre 1937 l’évêque Nikita fut tout de même dépisté et arrêté pour la quatrième fois. Sans qu’on s’en aperçoive il mit à l’appuis de la fenêtre de l’église de cimitière, près de laquelle on l’arrêta, un portefeuille avec les documents. Les habitants de la ville le portèrent à la milice. Outre les documents, contenant les renseignements sur le nom et la dignité du détenu, il y avait dans le portefeuille huit obligations, une aiguille, des aiguillées, des ciseaux et une pièce d’or de cinq rouble, cousue dans un morseau d’étoffe. C’était probablement tout le bien de l’évêque Nikita. Lui-même, il fut expédié à Moscou, à la prison Taganskaja. Les témoins à charge de l’évêque Nikita étaient deux prêtres: l’un d’Orékhovo-Zouévo, un autre de Zagorsk. Ils caractérisèrent l’évêque Nikita comme «monarchiste» et «réactionnaire, qui diffamait le pouvoir soviétique». Dans un acte d’accusation d’après le dossier on écrivit, que «Délectorskij F.P. est un évêque clandestin à domicile instable, militant de l’Eglise orthodoxe véritable», qu’il «pratiquait la propagande antisoviétique et l’activité contre-révolutionnaire». Le 17 novembre 1937 la «troïka» condamna l’évêque Nikita à être fusillé, et dans deux jours il fut fusillé à Boutovo.
Les autorité considéraient l’évêque Nikita si dangereux, qu’ils arrêtèrent le maître de chapelle de la cathédrale d’Orékhovo-Zouévo S.G.Andréev, seulement parce qu’il, d’après ce qu’on dit, «était en relations avec l’évêque Délektorskij». S.G.Andréev fut condamné à mort et fusillé à Boutovo le 27 septembre 1937 – presque un mois plus tôt qu’on arrêta l’évêque Nikita.
Dans la nuit au 19 du 20 novembre 1937 à Zagorsk et dans ses paroisses de village furent arrêtés simultanément beaucoup d’ecclésiastiques. C’était dans l’essenciel des moines du monastère fermé de la Trinité Saint-Serge. La plupart d’eux avaient déjà été en exil et en prison. Tout les détenus furent placés au service de NKVD du district de Zagorsk.
Avec tous fut arrêté le dernier gouverneur général du monastère archimandrite Kronide (Lubimov). Le 10 décembre 1937 il reçut une couron de martyr à Boutovo. Avec lui furent fusillés: son frère convers, qui se trouvait auprès de lui plus de 35 ans, le moine Guéorguij (Potapov) et encore sept moines de l’ancien monastère. Leur déstin partagea l’archiprêtre Dmitrij Bajanov – le prêtre qui surveillait un grouge de paroisses de Zagorsk. Le jour suivant, le 11 décembre, parmi les prêtres fusuillés était encore un prêtre-moine – Guédéone (Tcherkalov). Le 10 décembre – le jour de décès du saint-martyr Kronide et de ceux qui furent victimes avec lui – devint le jour mémorable pour les moines du monastère de la Trinité Saint-Serge, qui visitent ce jour-là Boutovo et célébrent l’office du mort sur le lieu de l’exécution.
Les soi-disant «dossiers d’église» ont une particularité. Ce sont mot à mot des témoignages de la foi. Bien sûr que la plupart des prévenus, terrorisés ou trompés par des juges d’instruction, se reconnaissèrent finalement coupables de la «propagande antisoviétique» et des «actions contre-révolutionnaires». Mais s’il s’agissait de la croyance, les gens d’église se montraient intrépides. Ni les tortures, ni la menace de la mort ne pouvaient forcer les croyants à abjurer le Dieu et à dénigrer l’Eglise. Plusieurs pages des dossiers d’instruction sont éclarées par la lumière du martyre. Ni accusations calomnieuses des juges d’instruction, ni débordements sales des faux témoins ne pouvaient obscurer cette lumière. La plupart des chrétiens à la question de l’attitude envers le pouvoir soviétique répondaient, «qu’il était donné par le Dieu pour cause des péchés» ou bien le nommaient «le pouvoir d’Antéchrist» et «satanique».
La vigueur de l’âme et la force du caractète montraient non seulement les évêques connus, mais aussi les prêtres ordinaires de village, les moines et religieuses inconnues. La religieuse Elisavéta (Orlova) du monastère d’Akatov dit à l’interrogatoire: «A cause de mes convictions et comme croyante j’éprouve de la haine pour le régime existant et les communistes comme les coupables principals des répressions de la réligion orthodoxe chrétienne. J’était et je reste convaincue que le régime soviétique n’est pas durable et que le Dieu nous n’a pas donné ce temps onéreux pour longtemps. C’est pourquoi j’invitait les croyants à se rallier autour de l’Eglise Orthodoxe». La religieuse Elisaveta fut fusillée à la polygon de Boutovo le 17 février 1938.
Parmi les religieuses il y avait non seulement beaucoup d’illettrées, mais aussi des femmes instruites, telles comme la comtesse ancienne, avant l’arrestation la religieuse Sofia (Toutchkova).
L’instruction des années 1937-1938 met au nombre des «gens d’église» des évêques connus, aussi que des laïques simples, ayant le même procès avec un certain ecclésiastique. Parmi les laïques nous voyons aussi des vrais martyrs pour la foi, des témoignages de l’amour pour les proches. Le dossier d’instruction du laïque Serguej Mikhajlovitch Iliïne peut servir d’exemple de cet amour et de cette croyance. Il était le frère cadet du prêtre connu à Moscou Alexandre Iliïne. Le père Alexandre célébrait l’office secrètement à domicile chez soi ou bien chez ses parents. Cela fut connu dans les «organs». On arriva à l’improviste avec la visite domiciliaire et le mandate d’arrestation à la maison d’Iliïne. Mais on arrêta non le prêtre, mais son frère cadet Serguej Mikhajlovitch Iliïne (ce fut sa troisième arrestation). L’instruction définitive commença. Du dossier on voit que la plupart des dépositions avait rapport non pas à Serguej Mikhajlovitch, mais à son frère-prêtre. Mais le frère cadet ne souffla pas un mot à propos de la faute. Le 3 novembre 1937 on prononça un arrêt – la peine capital. Le 5 novembre Serguej Mikhajlovitch Iliïne se présenta devant le très Haut. Et le père Alexandre (les Moscovites l’appelaient avec douceur “le bossuette”, parce qu’il était motilé) mourut de la belle mort pendant la guerre.
Les ecclésiastiques et les laïques, tués à Boutovo et dans tout le pays, ne doutaient pas, que le pouvoir athéistique serait jeté bas et que le temps viendrait et l’obscurcissement finirait: les églises devinrent de nouveau ouvertes et la parole de la Vérité en sonnerait avec la nouvelle force.
Peu de temps avant son arrestation le métropolite Séraphime (Tchitchagov) dit: «L’église orthodoxe endure à present le temps des épreuves. Qui reste fidele à la Sainte Eglise apostolique, sera sauvé. A présent beaucoup de gens à cause des persicutions s’écartent de l’Eglise, les autres même la trahissent. Mais nous savons de l’histoire, que jadis il y avait aussi des persicutions, mais ils tous se terminèrent par le triomphe du christianisme. Et ainsi il sera avec cette persicution. Elle se terminera, et l’Eglise orthodoxe triomphera de nouveau. Maintenent beaucoup de gens souffrent pour la réligion, mais c’est comme l’or se purifit dans le creuset sacré des épreuves. Après cela il y aura tant de saints-martyrs, qui avaient souffert pour la croyance en Crhrist, combien ne se rappelle pas toute l’histoire de christianisme». Et maintenant ces mots se réalisèrent.
Ce jour-là l’Eglise Russe triomphe joieusement, comme la mère, qui glorifit ses enfants – nouveaux-martyrs et confesseurs: les saints et les prêtres, les tsars souffrants des passions, les dignes princes et princesses, les hommes et femmes révérands et tous les chrétiens orthodoxes qui au temps des répressions athéistique moururent pour leur croyance en Christ et qui donnèrent leur sang pour la Vérité. Le Dieu, qui a une grande patience! A leur requête garde notre pays dans la réligion orthodoxe jusqu’à la fin des siècles!
[1] NKVD – НКВД – Народный комиссариат внутренних дел – le Comissariat du peuple des affaire intérieures.
[2] Ivan Ivanovitch Zimine n’apparaissait que rarement dans sa propriété à Boutovo, c’est pourquoi les aborigènes considéraient comme le propriétaire Ivan Léontiévitch, qui habitait sans quitter Boutovo plus de vingt ans. Il partait pour Moscou seulement pour les affaires de service.
[5] OGPOu – ОГПУ – Объединенное государственное политическое управление при Совете народных комиссаров СССР (1922-1934) – l’Administration unifié politique d’Etat près du Soviet des Commissaires du peuple de l’URSS.
[6] La ‘troïka’ – dans les années de répressions de Staline: la commission au nombre de trois personnes, qui avait le droit de prononcer un arrêt en déhors du jugement (y compris une sentence de mort).
[7] Les investigateurs mettent en doute le fait que le nombre des fusillés d’après des actes corresponde à la réalité. C’est possible, comme à Léningrade, où cela est confirmé par les documents, qu’on fusillait les condamnés pendant quelques jours et les antidatait ensuite (information du rédacteur du Livre de la Memoire «Le martyrologe de Léningrade» A.I.Rasumov).
[8] VTsSPS – ВЦСПС – Всесоюзный Центральный Совет Профессиональных союзов – le Soviet Central des Syndicats de l’Union.
[10] GOuLAG – ГУЛАГ – Главное управление исправительно-трудовых лагерей – l’Administration générale des camps rééducatifs de travail.
[11] OuFSB – УФСБ – Управление федеральной службы безопасности – la Direction du service de la sécurité fédérale.
[13] ODPZ – ОДПЗ – особый дом предварительного заключения – la maison particulière de la détention prévéntive.